Coup dur pour le Maroc : L’Espagne se rapproche de l’Algérie 

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Les relations entre l’Algérie et l’Espagne semblent entrer dans une nouvelle ère, marquée par des signaux diplomatiques encourageants. Lors d’une rencontre en marge du sommet du G20 à Johannesburg, les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Ahmed Attaf pour l’Algérie et José Manuel Albares Bueno pour l’Espagne, ont engagé des discussions visant à relancer la coopération bilatérale, rompant ainsi avec une crise diplomatique ouverte en 2022.


Contexte : Une crise aux répercussions économiques

Les tensions entre Alger et Madrid avaient atteint un pic en mars 2022, lorsque l’Algérie avait suspendu l’application du « Traité d’Amitié » liant les deux pays. Cette décision, motivée par le soutien de l’Espagne au plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental, avait entraîné des conséquences économiques lourdes pour les entreprises espagnoles, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. Les exportations espagnoles vers l’Algérie avaient chuté de 60 %, coûtant plus de 2 milliards d’euros à l’économie espagnole.


Signaux positifs et volonté de réconciliation

Le réchauffement actuel s’est concrétisé par plusieurs étapes clés :

  1. Reprise diplomatique : L’ambassadeur algérien à Madrid a repris ses fonctions en janvier 2025, après trois ans de vacance.
  2. Accords économiques : Des partenariats ont été signés dans les énergies renouvelables, l’agriculture et les infrastructures.
  3. Message présidentiel : Le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié l’Espagne de « pays ami » sur la plateforme X, un geste symbolique après des années de méfiance.

Discussions à Johannesburg : coopération et enjeux régionaux

Lors de leur entretien, les deux ministres ont abordé plusieurs dossiers sensibles :

  • Libération d’un citoyen espagnol : M. Albares a remercié Alger pour son rôle dans la libération de Joaquín Navarro Canadas, enlevé dans le Sahel.
  • Stabilité régionale : L’Espagne a salué le rôle de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et promis un soutien à ses initiatives de développement.
  • Relance économique : Les deux parties ont convenu de relancer les investissements espagnols en Algérie, gelés depuis 2022, notamment dans le gaz naturel et les infrastructures.

Le Sahara Occidental : Une épine persistante

Malgré les avancées, la question du Sahara Occidental reste un obstacle majeur. En 2022, l’Espagne avait choisi de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le territoire, provoquant la colère d’Alger, alliée historique du Front Polisario. Si Madrid évite désormais toute référence directe à ce dossier, sa position officielle n’a pas changé.

Pour l’Algérie, ce sujet est une ligne rouge :

  • Elle exige un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
  • Elle considère le Sahara Occidental comme un territoire non autonome et non une partie du Maroc.

Pour l’Espagne, il s’agit d’un équilibre délicat :

  • Maintenir de bonnes relations avec le Maroc (contrôle migratoire, commerce).
  • Ne pas provoquer Alger, principal fournisseur de gaz avant la crise.

L’Algérie et le Maroc : Une rivalité au cœur des tensions

La rivalité entre Alger et Rabat explique en partie la rigidité algérienne sur le Sahara :

  • Concurrence régionale : Les deux pays se disputent l’influence en Afrique du Nord et au Sahel.
  • Alliances divergentes : Le Maroc, soutenu par les États-Unis et Israël, contraste avec l’Algérie, proche de la Russie et de la Chine.

L’Espagne, prise entre les deux, tente un pragmatisme stratégique :

  • Collaborer avec Alger sur l’énergie et la sécurité.
  • Préserver son partenariat avec Rabat, crucial pour la gestion des enclaves de Ceuta et Melilla.

Perspectives : Une normalisation sous conditions

Si les deux pays affichent une volonté de tourner la page, plusieurs défis persistent :

  1. Équilibre diplomatique : Madrid peut-elle éviter de raviver la question du Sahara tout en soutenant discrètement le Maroc ?
  2. Pressions économiques : Les entreprises espagnoles réclament un retour durable sur le marché algérien.
  3. Scénarios à risque : Une reprise des hostilités entre le Maroc et le Polisario pourrait faire capoter le rapprochement.

Conclusion : Une trêve fragile

Le dégel Algéro-Espagnol illustre le réalisme froid des relations internationales, où les principes (droit à l’autodétermination) côtoient les intérêts (gaz, investissements). Si Alger et Madrid ont choisi de compartimenter leurs différends, la question du Sahara Occidental demeure une poudrière diplomatique.

À moyen terme, la réussite de cette réconciliation dépendra de la capacité des deux pays à dissocier coopération économique et divergences politiques. Mais dans une région marquée par les rivalités et les jeux d’influence, rien n’est jamais acquis.

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