Depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en décembre 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham, les deux pays ont noué des liens solides dans des secteurs aussi divers que la défense, l’agriculture ou les hautes technologies. Alors que le Maroc est confronté à une vague de cyberattaques attribuées à des hackers algériens, comme celle qui a visé la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en avril 2025, revendiquée par le groupe Jabaroot DZ, une question émerge : le Maroc pourrait-il s’appuyer sur l’expertise israélienne en cybersécurité pour protéger ses infrastructures numériques ?
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Une menace numérique croissante
Les récentes attaques informatiques contre des institutions marocaines ont mis en lumière des failles dans les systèmes numériques du Royaume. La fuite massive de données, affectant potentiellement des millions de citoyens, a provoqué une onde de choc et ravivé les tensions avec l’Algérie, accusée de soutenir ces opérations. Bien qu’Alger rejette ces allégations, le climat de méfiance, aggravé par la rupture des relations diplomatiques depuis 2021, pousse le Maroc à repenser sa stratégie de cybersécurité.
Face à cette situation, le Maroc, qui dispose déjà d’institutions comme la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI), pourrait chercher des alliés pour renforcer ses défenses. Si des partenariats existent avec des pays comme les États-Unis ou la France, Israël se positionne comme un acteur incontournable grâce à son expertise mondiale en cybersécurité, portée par des entreprises telles que Check Point, CyberArk, ou encore l’Unité 8200 de Tsahal.
Une coopération technologique prometteuse
La normalisation des relations Maroc-Israël a ouvert la voie à des collaborations technologiques. Des accords bilatéraux ont facilité les échanges, et des entreprises israéliennes explorent déjà le marché marocain, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la protection des données. Une alliance en cybersécurité pourrait inclure l’acquisition de logiciels avancés, la formation d’experts marocains, voire la mise en place d’un centre conjoint de réponse aux cybermenaces.
Cette coopération s’inscrirait dans une dynamique déjà en cours. Bien que non confirmées officiellement, des spéculations passées ont suggéré que le Maroc aurait utilisé des technologies israéliennes, notamment dans la surveillance numérique. Face aux attaques récentes, un tel partenariat pourrait permettre au Maroc de contrer rapidement des menaces sophistiquées tout en envoyant un message clair à ses adversaires.
Les bénéfices d’une alliance stratégique
Pour le Maroc, collaborer avec Israël offrirait un accès à des solutions de pointe pour sécuriser ses infrastructures critiques, comme celles des secteurs bancaire, énergétique ou administratif. Cela renforcerait également sa position dans la région, en consolidant une alliance avec un partenaire stratégique face à des tensions croissantes avec l’Algérie. Pour Israël, soutenir le Maroc dans ce domaine serait une opportunité d’étendre son influence en Afrique du Nord et de renforcer les Accords d’Abraham.
Les obstacles à surmonter
Cependant, une telle coopération n’est pas sans risques. Une alliance trop visible pourrait être perçue comme une provocation par l’Algérie, qui a qualifié la normalisation Maroc-Israël de menace à sa sécurité. Cela pourrait aggraver les tensions régionales, notamment autour du Sahara occidental. Au Maroc, certains segments de la population, attachés à la cause palestinienne, pourraient critiquer un partenariat étroit avec Israël, même dans un domaine technique.
Pour limiter ces frictions, une collaboration discrète, axée sur des échanges techniques, serait probablement privilégiée. Par ailleurs, le Maroc pourrait maintenir une approche diversifiée, en s’appuyant également sur d’autres partenaires internationaux pour équilibrer ses alliances.
Une opportunité face à la crise
Dans un monde où les cyberattaques deviennent une arme géopolitique, le Maroc doit agir vite pour protéger ses avoirs numériques. Une coopération avec Israël, bien que délicate, pourrait transformer cette crise en une opportunité pour renforcer ses capacités et consolider un partenariat stratégique. Si rien n’indique encore publiquement qu’un tel projet est en cours, les relations établies entre Rabat et Tel-Aviv offrent un cadre propice à une réponse concertée.