L’armée algérienne : un pilier du pouvoir depuis l’indépendance
Depuis l’indépendance en 1962, l’armée algérienne a joué un rôle central dans la structuration politique du pays. L’Armée de Libération Nationale (ALN), qui a mené la lutte contre la colonisation française, s’est transformée en Armée Nationale Populaire (ANP), devenant ainsi une institution clé de l’État algérien.
Dès les premières années de l’indépendance, l’armée a consolidé son influence. La « Guerre des sables » en octobre 1963, opposant l’Algérie au Maroc, a accéléré la fusion entre l’Armée des frontières et les Maquisards sous la direction de Houari Boumédiène, alors ministre de la Défense. Cette intégration a renforcé la centralisation du pouvoir militaire.
L’armée est également intervenue directement dans la sphère politique, notamment en 1992, lorsqu’elle a annulé les élections législatives remportées par le Front Islamique du Salut (FIS). Cette décision a plongé le pays dans une décennie de violence, connue sous le nom de « décennie noire ».
Tensions persistantes entre l’Algérie et le Maroc
Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont historiquement tendues, principalement en raison du différend concernant le Sahara occidental. L’Algérie soutient le Front Polisario, qui revendique l’indépendance de ce territoire, tandis que le Maroc considère le Sahara occidental comme partie intégrante de son royaume. Cette divergence a conduit à la rupture des relations diplomatiques en 2021, l’Algérie accusant le Maroc d' »actions hostiles ».
Les tensions se sont intensifiées récemment avec des accusations mutuelles d’espionnage et des mesures restrictives aux frontières. En octobre 2024, l’Algérie a imposé des visas aux citoyens marocains, une décision qui a suscité des réactions ironiques de la part de la population marocaine.
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Parallèlement, une course aux armements est observée dans la région. Le Maroc a renforcé son arsenal militaire en acquérant de nouvelles bombes et missiles pour ses F-16, une démarche perçue comme une réponse aux menaces régionales.
Influence actuelle de l’armée en Algérie
L’armée continue de jouer un rôle prépondérant en Algérie. À l’approche des élections présidentielles anticipées de septembre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune a signé un décret permettant à des officiers militaires d’occuper des postes civils stratégiques, renforçant ainsi l’influence de l’armée dans les affaires de l’État. Cette décision contraste avec les aspirations du mouvement Hirak, qui milite pour un « État civil, non militaire ».
En conclusion, l’armée algérienne demeure un acteur central de la vie politique du pays, façonnant non seulement les dynamiques internes mais aussi les relations avec les voisins, notamment le Maroc. Les tensions persistantes entre les deux nations, alimentées par des différends territoriaux et des rivalités historiques, continuent d’influencer la stabilité de la région.
