Colère de l’Algérie contre l’Égypte : légitime ou exagérée ?

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La récente réunion d’urgence de la Ligue arabe, organisée pour aborder la question palestinienne, a mis en évidence des tensions entre plusieurs États membres, en particulier entre l’Algérie et l’Égypte. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a choisi de ne pas assister au sommet, exprimant son insatisfaction face au manque de consultation lors de la préparation des décisions clés. Ce sommet, initié et piloté par l’Égypte, aurait été élaboré sans concertation avec les autres pays, ce qui a suscité des critiques et un sentiment d’exclusion de la part de certains dirigeants, dont Tebboune.


L’Algérie écartée des préparatifs du sommet ?

Selon des sources proches du gouvernement algérien, Tebboune aurait mal perçu le fait que son avis n’ait pas été sollicité avant l’organisation de cette rencontre cruciale. L’Algérie, qui défend avec fermeté les droits du peuple palestinien et refuse toute normalisation des relations avec Israël, considère qu’elle aurait dû être associée à l’élaboration des résolutions adoptées.

Ce mécontentement ne repose pas uniquement sur la manière dont le sommet a été organisé, mais aussi sur les décisions prises sans l’accord de tous les pays membres. L’Algérie estime que son engagement constant en faveur de la cause palestinienne aurait dû lui permettre d’être un interlocuteur privilégié dans ces discussions.


Un plan égyptien élaboré unilatéralement

Lors de la réunion, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Aati, a affirmé que le plan mis au point par l’Égypte n’avait pas encore été dévoilé aux autres dirigeants avant la tenue du sommet. Pourtant, plusieurs détails ont fuité, révélant une feuille de route ambitieuse qui inclut des mesures concrètes pour la reconstruction de Gaza et la mise en place d’un État palestinien.

Le document de 112 pages comprend notamment :

1. Reconstruction et développement :

  • Un plan de relèvement rapide sur six mois et une reconstruction complète sur cinq ans.
  • La construction progressive de 400 000 logements pour reloger la population palestinienne déplacée.
  • L’aménagement d’un aéroport et d’un port commercial à Gaza pour dynamiser l’économie locale.

2. Stabilisation politique et sécurité :

  • L’établissement d’une trêve temporaire entre Israël et l’Autorité palestinienne.
  • L’arrêt des activités de colonisation et de démolition de logements palestiniens.
  • Une éventuelle coordination avec le Conseil de sécurité des Nations unies pour déployer des forces internationales en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

3. Réorganisation du territoire et services de base :

  • L’installation de logements temporaires dans sept zones pour environ 1,5 million de Palestiniens.
  • L’implantation de structures provisoires pour assurer l’accès aux services essentiels comme les écoles et les hôpitaux.
  • L’implication de 24 entreprises internationales et de 18 bureaux de conseil dans le processus de reconstruction.

Des réactions mitigées et des interrogations sur la mise en œuvre

Si le plan proposé par l’Égypte se veut ambitieux, son adoption sans consultation préalable pose problème. L’absence de concertation avec les autres États membres, en particulier l’Algérie, pourrait nuire à la mise en œuvre du projet et compliquer la recherche d’un consensus arabe sur la question palestinienne.

Par ailleurs, la décision du Hamas d’abandonner son contrôle administratif sur Gaza a surpris de nombreux observateurs. Cette annonce soulève des doutes quant à la faisabilité réelle du plan et à l’implication des différentes factions palestiniennes dans sa mise en œuvre.

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