Le 7 janvier 2025, lors d’une conférence à Mar-a-Lago, Donald Trump, ancien président et actuel candidat désigné à la présidence américaine, a déclenché une vive polémique en évoquant l’utilisation de la « force économique » pour annexer le Canada. Cette déclaration, qui semblait d’abord être une provocation, a rapidement suscité des débats au Canada comme aux États-Unis, relançant des discussions sur les relations entre les deux pays.
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Contexte et propos de Trump
Depuis son retour sur la scène politique, Trump multiplie les déclarations chocs. Lors de cette conférence, il a soutenu que l’annexion du Canada renforcerait la sécurité économique et stratégique des États-Unis. Il a mentionné :
« Le Canada est déjà notre plus proche allié et partenaire économique. Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous fusionnions en un seul grand pays. »
Ce n’est pas la première fois que Trump aborde cette idée. Fin 2024, il avait déjà suggéré que le Canada pourrait devenir le 51ᵉ État américain pour éviter les tarifs douaniers imposés sur certains produits. Ce qui semblait à l’époque être une plaisanterie prend aujourd’hui une tournure beaucoup plus sérieuse.
Stratégies potentielles de Trump pour affaiblir l’économie canadienne
Si une annexion semble irréaliste, les experts craignent que Trump n’utilise des mesures économiques punitives pour mettre la pression sur le Canada. Voici quelques actions qu’il pourrait entreprendre pour nuire à l’économie canadienne :
- Augmenter drastiquement les tarifs douaniers :
Trump pourrait imposer des tarifs sur les produits phares du Canada, comme le bois d’œuvre, l’aluminium, et les produits agricoles, rendant leurs exportations moins compétitives. Ces industries, cruciales pour l’économie canadienne, pourraient subir des pertes significatives. - Bloquer les accords commerciaux :
Trump pourrait perturber des accords comme l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique), freinant le commerce fluide entre les deux pays. Une renégociation hostile pourrait introduire des clauses défavorables au Canada. - Exploiter la dépendance énergétique :
Les États-Unis sont un important marché pour le pétrole et le gaz canadiens. En limitant ou en surtaxant ces importations, Trump pourrait affaiblir un secteur clé de l’économie canadienne, tout en favorisant les producteurs américains. - Utiliser des sanctions économiques ciblées :
En invoquant des arguments liés à la sécurité nationale, il pourrait mettre en place des sanctions contre des entreprises canadiennes spécifiques, créant des perturbations dans des secteurs tels que la technologie et la finance. - Déstabiliser la monnaie canadienne :
Par des annonces ou des actions spéculatives, il pourrait influencer les marchés financiers, entraînant une dévaluation du dollar canadien. Cela rendrait les importations plus coûteuses pour le Canada, aggravant son déficit commercial.
Réactions au Canada
Les propos de Trump ont provoqué une levée de boucliers au Canada. Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a répondu fermement :
« Il n’y a pas une chance sur un million que le Canada devienne un État américain. Nous sommes fiers de notre souveraineté et de nos institutions. »
Les principaux partis politiques canadiens, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, ont unanimement rejeté cette idée. Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, a déclaré :
« Le Canada est une nation libre et indépendante. Ces propos montrent une méconnaissance totale de notre histoire et de nos valeurs. »
Un retour aux ambitions historiques
L’idée d’annexer le Canada n’est pas nouvelle. Au XIXᵉ siècle, des politiciens et militaires américains avaient exprimé des ambitions similaires, notamment lors de la guerre anglo-américaine de 1812. Cependant, ces tentatives n’ont jamais abouti, et le Canada a consolidé son indépendance au fil des décennies.
Conséquences et perspectives
Si cette proposition reste largement symbolique, elle reflète la stratégie de communication de Trump, qui mise sur des déclarations spectaculaires pour capter l’attention des médias et mobiliser sa base électorale. Cependant, les mesures économiques hostiles qu’il pourrait mettre en place ne doivent pas être sous-estimées. Une telle confrontation risquerait d’affaiblir les relations économiques et politiques entre les deux pays et d’avoir des répercussions négatives sur les deux économies.
