Face aux tensions à Tindouf, l’Algérie s’isole, Washington s’aligne sur le Maroc 

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Une nouvelle flambée de violence a secoué les camps de réfugiés sahraouis situés dans le sud-ouest algérien, après que l’armée algérienne a ouvert le feu sur un groupe de jeunes orpailleurs sahraouis près du camp de Dakhla. Le bilan provisoire fait état de deux morts et neuf blessés, dont plusieurs grièvement touchés. Les faits ont été confirmés par des ONG sahraouies telles que ASADEDH et le Forum Canario Saharaui, qui dénoncent une répression systématique et silencieuse dans ces camps, souvent qualifiés de zones de non-droit.

Cette tragédie s’inscrit dans une série d’incidents similaires survenus ces dernières années dans les camps de Tindouf, où la contestation contre le Front Polisario et le contrôle sécuritaire algérien monte en intensité. Le drame du 9 avril a suscité un vent de révolte parmi la jeunesse sahraouie, dont une partie exprime désormais ouvertement le désir de quitter les camps pour rallier le Maroc, en quête d’opportunités économiques et de réintégration sociale.


Soutien américain renouvelé au plan d’autonomie marocain

Alors que la situation humanitaire se détériore, Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, a été convoqué en urgence à Washington par Lisa Kenna, haute responsable du Département d’État, sur instruction du Secrétaire Marco Rubio. Selon des sources diplomatiques, la rencontre visait à transmettre une position claire et non négociable : l’administration Trump renouvelle son soutien total à la proposition marocaine d’autonomie, qualifiée de seule solution politique crédible, réaliste et durable au conflit.

Washington appelle désormais au lancement immédiat de négociations entre les parties concernées – le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie – sur la base exclusive du plan marocain, présenté en 2007 à l’ONU. Cette inflexion diplomatique est perçue comme une volonté de tourner la page des processus stériles et de répondre à une crise devenue intenable, à la fois pour les populations sahraouies et pour la stabilité régionale.


Une recomposition géopolitique accélérée

Cette séquence diplomatique s’inscrit dans une recomposition géopolitique plus large dans la région du Maghreb et du Sahel. L’Algérie, fragilisée par ses difficultés internes et son isolement régional, voit s’affaiblir son soutien international au Polisario. Par ailleurs, son implication dans les tensions avec le Mali, notamment après l’abattage d’un drone à Tinzaouatène, la place dans une posture défensive sur la scène africaine.

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Le Maroc, de son côté, capitalise sur sa politique d’ouverture africaine, son positionnement en matière de sécurité et de développement durable, ainsi que sur l’élan diplomatique amorcé depuis la reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara sous Donald Trump en 2020. La confirmation de ce soutien en 2025 par l’administration Rubio redonne un nouvel élan au dossier et renforce la légitimité du plan d’autonomie dans les forums internationaux.


Vers un tournant dans le dossier du Sahara ?

Le rapport que Staffan de Mistura doit présenter devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 14 avril prochain sera scruté avec attention. Il pourrait acter une réorientation majeure du processus de négociation, en alignant la communauté internationale sur une solution pragmatique et non conflictuelle, centrée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine.

Dans ce contexte, les événements de Tindouf ne sont plus de simples incidents sécuritaires : ils deviennent le symptôme d’un modèle à bout de souffle. Le soutien populaire au Polisario s’effrite, les jeunes générations cherchent des alternatives concrètes, et les grands acteurs géopolitiques se repositionnent.

Le Sahara occidental, longtemps figé dans une impasse diplomatique, semble aujourd’hui s’orienter – sous la pression des faits – vers une solution plus claire, plus assumée, et peut-être plus proche que jamais d’un dénouement.

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Conclusion

Face à l’enlisement historique du conflit du Sahara occidental, les récents événements de Tindouf et la prise de position ferme des États-Unis marquent un tournant géopolitique majeur. La lassitude des populations sahraouies, l’effritement du soutien international au Polisario, et la montée en puissance du plan marocain d’autonomie laissent entrevoir une nouvelle phase où le pragmatisme pourrait enfin prévaloir sur l’immobilisme idéologique.

Mais ce tournant ne se fera pas sans résistance ni débat : les jeux d’alliances, les enjeux de souveraineté, les pressions sociales et les calculs diplomatiques continuent de peser lourd dans la balance. Plus que jamais, la communauté internationale est interpellée : entre droits humains bafoués, aspirations populaires et enjeux géostratégiques, une solution durable exige clarté, courage politique et lucidité historique.

 

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