La République islamique de Mauritanie a officiellement rejoint la Capacité Régionale de l’Afrique du Nord (NARC) lors de la seizième réunion des experts de la NARC, qui s’est tenue au Caire, en Égypte, fin janvier 2025. Cette adhésion marque une étape significative dans l’engagement de la Mauritanie en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique.
La NARC, établie en 2007, est une force régionale prête à intervenir pour les pays d’Afrique du Nord, composée d’éléments militaires, policiers et civils. Elle joue un rôle central dans le maintien de la paix et de la sécurité sur le continent africain.
La Force Africaine en Attente (ASF) tire ses capacités de maintien de la paix de cinq mécanismes et communautés économiques régionales à travers l’Afrique, notamment :
- La Force en Attente de l’Afrique de l’Est (EASF)
- La Capacité Régionale de l’Afrique du Nord (NARC)
- La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
- La Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC)
- La Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC)
Lors de la réunion au Caire, en plus de l’adhésion de la Mauritanie, le budget annuel de la NARC pour l’année 2025 a été adopté. Cette décision renforce la coopération régionale en matière de sécurité et souligne l’importance de la collaboration entre les nations africaines pour faire face aux défis communs.
Le rôle de l’Algérie dans la NARC
L’Algérie joue un rôle clé au sein de la NARC et, plus largement, dans les dispositifs de maintien de la paix de l’Union africaine. Forte de ses capacités militaires et diplomatiques, elle accueille sur son territoire plusieurs institutions de sécurité continentales, dont le Centre Africain d’Études et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT) et le Mécanisme Africain de Coopération Policière (AFRIPOL). Elle a aussi été l’hôte de nombreux exercices de simulation et de coordination pour renforcer l’efficacité de la NARC.
En novembre 2023, l’Algérie a organisé un exercice de Poste de Commandement de la NARC réunissant des délégations de plusieurs pays membres, dont l’Égypte et la Libye. Cet exercice a permis d’améliorer la coordination et la planification entre les différentes composantes de la NARC et d’accroître la capacité d’intervention rapide en cas de crise. Son engagement au sein de cette structure lui permet également de renforcer son influence stratégique dans la région.
Le message adressé au Maroc
L’adhésion de la Mauritanie à la NARC envoie un signal clair au Maroc, qui n’est pas membre de cette organisation. Depuis son retour au sein de l’Union africaine en 2017, le Maroc a cherché à renforcer sa présence sur le continent, mais son absence de la NARC illustre une certaine mise à l’écart en Afrique du Nord sur le plan sécuritaire. L’influence de l’Algérie, qui soutient activement la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de cette structure, constitue un frein à toute tentative marocaine d’intégration.
Cette situation souligne l’évolution des alliances régionales et met en lumière l’isolement relatif du Maroc dans les dispositifs de sécurité nord-africains. Néanmoins, le Maroc compense cette absence par une implication accrue dans la CEDEAO et des missions de maintien de la paix mandatées par l’ONU.
