Un vent de tempête souffle sur le Maghreb. En pleine soirée, une révélation choc a émergé lors d’un journal télévisé algérien : Alger aurait orchestré des réunions politiques au Mozambique pour soutenir la création d’un État indépendant dans le Rif, région du nord du Maroc. Ce projet, porté par le Parti National Rifain (PNR), un mouvement séparatiste basé en Algérie, ravive les tensions déjà brûlantes entre Rabat et son voisin. Derrière cette annonce, une question se pose : s’agit-il d’une simple provocation ou d’une étape calculée dans une stratégie plus vaste visant à ébranler le royaume chérifien ? Plongée dans un conflit géopolitique où chaque geste compte.
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Le Rif, un levier dans la guerre froide maghrébine
Le Rif, région montagneuse du nord du Maroc, est depuis longtemps un symbole de résistance. Historiquement, elle a vu naître la République du Rif (1921-1926), un éphémère État indépendant dirigé par Abdelkrim El Khattabi, avant d’être réprimée par les forces coloniales espagnoles et françaises, avec le soutien tacite du Maroc. Aujourd’hui, le PNR, créé en septembre 2023 à Bruxelles et soutenu par l’Algérie, revendique la restauration de cette indépendance perdue. L’annonce de réunions au Mozambique marque une internationalisation de cette cause, jusque-là cantonnée à des initiatives en Europe et en Algérie.
L’implication du Mozambique n’est pas anodine. Ce pays d’Afrique australe, membre de l’Union africaine (UA), a historiquement soutenu le Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui opposé au Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. Lors d’un événement organisé à Alger fin 2024, des représentants mozambicains étaient déjà présents, aux côtés de délégués sud-africains et du Polisario, signe d’une convergence d’intérêts anti-marocains orchestrée par Alger. Ces réunions au Mozambique, si elles sont confirmées, pourraient indiquer une volonté d’élargir ce front diplomatique et de mobiliser davantage de soutiens africains pour la cause rifaine.
Une stratégie de déstabilisation orchestrée ?
Pour de nombreux observateurs, cette initiative s’inscrit dans une logique plus large de déstabilisation du Maroc par l’Algérie. Depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en août 2021, Alger n’a cessé de multiplier les gestes hostiles envers Rabat. Le soutien au Polisario, avec l’accueil de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sur son sol, est un pilier de cette politique. Mais le parrainage du PNR ajoute une nouvelle dimension : en soutenant un séparatisme interne au Maroc, l’Algérie semble chercher à ouvrir un second front pour affaiblir son rival.
Le message est clair : le conflit du Sahara Occidental ne serait pas seulement une question d’autodétermination, comme le défend Alger, mais un outil dans une stratégie plus vaste visant à fragiliser la stabilité du royaume chérifien. En soutenant le PNR, l’Algérie pourrait espérer détourner l’attention internationale de ses propres défis internes – notamment les revendications kabyles portées par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) – tout en mettant le Maroc sur la défensive. Cette hypothèse est renforcée par les déclarations de responsables du PNR, qui ont appelé fin 2024 à considérer le Rif et le Sahara Occidental comme « les deux dernières colonies d’Afrique », reprenant ainsi la rhétorique anticoloniale algérienne.
Le Mozambique, un allié stratégique ?
Le choix du Mozambique comme théâtre de ces réunions intrigue. Si le pays partage avec l’Algérie une histoire de lutte anticoloniale et un soutien au Polisario, son rôle dans la question rifaine reste flou. Certains analystes y voient une tentative d’Alger de consolider un bloc africain hostile au Maroc, alors que Rabat a marqué des points diplomatiques ces dernières années, notamment avec la reconnaissance croissante de sa souveraineté sur le Sahara Occidental par des puissances comme les États-Unis (2020), l’Espagne (2022) et la France (2024). Le Mozambique, bien que géographiquement éloigné du Maghreb, pourrait servir de relais pour rallier d’autres États africains à cette cause, dans une logique de guerre par procuration.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans risques. Le PNR, malgré son activisme, reste un mouvement marginal, sans ancrage populaire significatif dans le Rif. Les manifestations du Hirak rifain de 2016-2017, bien qu’importantes, étaient davantage motivées par des revendications socio-économiques que par un désir d’indépendance. En misant sur un groupe peu représentatif, l’Algérie pourrait s’exposer à un retour de bâton, notamment si le Maroc décidait de répliquer en soutenant plus ouvertement les indépendantistes kabyles, une carte que Rabat a jusqu’ici jouée avec prudence.
Réactions et perspectives
Côté marocain, l’annonce a suscité une indignation prévisible. Les médias et les internautes marocains ont dénoncé une « énième provocation » d’Alger, certains appelant à une réponse ferme, y compris sur le terrain juridique international. Le Maroc, qui considère le Rif comme partie intégrante de son territoire, pourrait chercher à contrer cette offensive en renforçant son développement économique dans la région, tout en accentuant sa diplomatie africaine pour isoler l’Algérie.
À l’échelle internationale, cette affaire pourrait compliquer les efforts de médiation au Sahara Occidental, où l’ONU peine à relancer les négociations entre le Maroc et le Polisario. Si l’Algérie persiste dans cette voie, elle risque aussi de s’aliéner certains partenaires, notamment en Europe, où le soutien à des mouvements séparatistes est vu d’un mauvais œil. Et vous, téléspectateurs, que pensez-vous de cette escalade ? L’Algérie joue-t-elle un jeu dangereux, ou le Maroc doit-il revoir sa stratégie face à ces provocations répétées ?
En définitive, l’annonce des réunions au Mozambique, si elle se confirme par des preuves tangibles – comme des communiqués officiels ou des images de ces rencontres –, marquerait un tournant dans la rivalité Algérie-Maroc. Mais pour l’heure, elle reste une allégation diffusée dans un climat de désinformation et de propagande mutuelle. Une chose est sûre : loin de favoriser l’unité maghrébine, cette escalade ravive les braises d’un conflit qui, sous couvert d’idéaux révolutionnaires, sert avant tout des ambitions géopolitiques.