L’Algérie présente une candidature d’une envergure exceptionnelle au poste de vice-présidente de la Commission de l’UA
À l’occasion du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA), qui se tient ce week-end à Addis-Abeba, l’Algérie fait parler d’elle en présentant la candidature de Mme Selma Malika Haddadi, ambassadrice et représentante permanente auprès de l’UA, pour le poste stratégique de vice-présidente de la Commission de l’organisation continentale. Une candidature qualifiée d’« exceptionnelle » par les autorités algériennes et soutenue par une campagne diplomatique minutieuse .
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Un profil d’excellence au service du panafricanisme
Âgée de 47 ans, Selma Malika Haddadi incarne l’expérience et l’engagement. Diplômée en droit et diplomate de carrière, elle cumule plus de 20 ans d’expérience au service de la paix, de l’unité africaine et des négociations multilatérales. Elle maîtrise parfaitement l’arabe, l’anglais et le français, des atouts essentiels pour naviguer dans les arcanes complexes de l’UA.
Son parcours impressionnant inclut des postes clés tels que :
- Directrice générale des Affaires africaines en Algérie, où elle a forgé sa connaissance fine des enjeux continentaux.
- Représentante de l’Algérie au Kenya et à Addis-Abeba, ainsi qu’auprès de l’ONU à Genève, renforçant son expertise en diplomatie multilatérale .
- Membre active du réseau des femmes médiatrices arabes, contribuant aux processus de paix en Afrique et dans le monde arabe.
Ses pairs la décrivent comme une bâtisseuse de consensus, capable de concilier les intérêts divergents dans des contextes multiculturels. « Elle a démontré une capacité rare à obtenir des résultats concrets, même dans les dossiers les plus sensibles », souligne un diplomate africain sous couvert d’anonymat.
Une vision stratégique pour l’UA
Si elle est élue, Mme Haddadi compte axer son mandat sur trois priorités :
- Consolider la gestion administrative et financière de la Commission de l’UA, en appliquant des normes de transparence et d’efficacité .
- Renforcer la synergie entre les États membres et l’institution, en restaurant la confiance via un dialogue accru .
- Optimiser la coordination interne et la coopération avec les partenaires internationaux, pour maximiser l’impact des politiques africaines .
Son approche s’appuie sur une conviction profonde : relier les piliers paix et sécurité, développement, et droits de l’homme, afin de répondre aux défis structurels du continent. « L’UA doit être un acteur incontournable sur la scène mondiale, porteur d’une voix unie et stratégique », a-t-elle déclaré lors du lancement de sa campagne.
Un contexte électoral marqué par les défis continentaux
Cette élection intervient dans un moment crucial pour l’UA, alors que l’organisation cherche à affirmer son rôle dans un monde en crise. Le thème du sommet 2025, « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les réparations », reflète les attentes liées à la réparation des injustices historiques, un dossier où l’Algérie souhaite s’impliquer activement .
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a insisté sur le caractère non opportuniste de cette candidature : « Il ne s’agit pas d’une quête de prestige, mais d’un engagement sincère à servir l’Afrique ». Il a également rappelé le soutien personnel du président Abdelmadjid Tebboune, soucieux de renforcer la contribution algérienne à l’intégration continentale .
Une compétition nord-africaine sous tension
Bien que le poste soit réservé à l’Afrique du Nord selon le principe de rotation régionale, des rumeurs font état de rivalités discrètes entre pays maghrébins. Toutefois, le profil de Mme Haddadi, combinant expertise technique et légitimité panafricaine, semble positionner l’Algérie en favorite. Son élection symboliserait également une avancée pour la représentation des femmes dans les instances dirigeantes de l’UA .
Conclusion
La candidature de Selma Malika Haddadi incarne les ambitions de l’Algérie pour une UA plus forte et plus unie. À l’heure où le continent cherche à peser dans les équilibres géopolitiques mondiaux, son élection pourrait marquer un tournant dans la gouvernance africaine. Les résultats du vote, attendus dans les prochaines heures, seront scrutés comme un test de la capacité de l’UA à incarner ses propres idéaux.