Le départ de la MINURSO : vers une guerre au Sahara ou la reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ?

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Créée en 1991, la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental) a été conçue pour apaiser un conflit de longue date entre le Maroc et le Front Polisario, représentant les aspirations à l’autodétermination des Sahraouis. Sa mission initiale – organiser un référendum sur le statut du territoire – n’a jamais abouti, laissant la zone dans une situation de statu quo tendu. Ce contexte historique fragilise aujourd’hui la légitimité de la mission, alors même qu’elle continue d’exister depuis plus de trente ans.


Raison 1 : Les coupes budgétaires impulsées par Trump

Une stratégie de réduction des dépenses pour une efficacité supposée

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  • Politique américaine et priorités budgétaires
    Sous l’administration Trump, une volonté affichée de réévaluer l’aide financière apportée aux institutions internationales a conduit à des coupes dans le budget de l’ONU. La MINURSO, avec un coût avoisinant les 60 millions de dollars pour la période 2019-2020, est pointée du doigt comme une « mission zombie » – perçue comme coûteuse sans progrès réel vers une solution durable.
  • Conséquences potentielles
    Une suppression ou une réduction drastique du financement pourrait contraindre l’ONU à revoir la pertinence et l’efficacité de la mission. En l’absence d’un financement stable, l’appareil logistique et la capacité de médiation de la MINURSO risquent de s’affaiblir, ouvrant la porte à des évolutions sur le terrain sans le regard impartial et régulateur de la communauté internationale.

Raison 2 : La reconnaissance américaine du Sahara marocain

Une position qui remet en question l’objectif même de la mission

  • Changement de paradigme diplomatique
    En décembre 2020, l’administration américaine a officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, dans le cadre des Accords d’Abraham. Ce geste diplomatique modifie radicalement le paysage politique de la région, en légitimant la position marocaine et en marginalisant les revendications du Polisario.
  • Incohérence avec l’objectif originel de la MINURSO
    La mission, initialement créée pour organiser un référendum sur l’indépendance ou l’autonomie, perd de sa raison d’être dans un contexte où l’appui international tend vers une solution en faveur du Maroc. Dès lors, poursuivre la mission apparaît comme une incohérence stratégique, d’autant que Washington, en soutenant le Maroc, renforce la tendance à contourner l’option du référendum.

Impact sur le conflit du Sahara

Un possible tournant avec des implications multiples

  • Renforcement du contrôle marocain
    Sans la présence d’une force neutre garantissant un processus de dialogue ou de référendum, le Maroc pourrait consolider son emprise sur le territoire, où il exerce déjà un contrôle effectif sur environ 80 % du Sahara occidental.
  • Affaiblissement du Polisario et retombées régionales
    Le retrait de la MINURSO risque de priver le Polisario d’un cadre international permettant de faire valoir ses droits. Cela pourrait conduire à une perte d’influence politique et à une augmentation des tensions, notamment avec l’Algérie, principal soutien du mouvement sahraoui. Une escalade, voire un retour à des hostilités, n’est pas à exclure, comme cela a déjà été observé par le passé lors de la rupture du cessez-le-feu.
  • Effet de domino international
    La décision américaine, suivie d’un éventuel retrait de la MINURSO, pourrait inciter d’autres pays à adopter une position similaire, renforçant ainsi le statu quo favorable au Maroc et marginalisant davantage les revendications sahraouies.

Une mission devenue obsolète ?

Le poids du passé et les défis d’une nouvelle ère

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  • Bilan mitigé après trois décennies
    L’AEI considère la MINURSO comme une institution figée dans un contexte dépassé, n’ayant pas su s’adapter aux réalités géopolitiques actuelles. Le coût financier et le manque de résultats tangibles renforcent l’argument d’un changement de cap.
  • Réallocation des ressources
    Les fonds autrefois alloués à cette mission pourraient, selon l’AEI, être redirigés vers des priorités jugées plus stratégiques par les États-Unis, notamment dans un contexte de rivalités internationales plus larges. Cette logique de réallocation s’inscrit dans une approche plus globalisée de la politique étrangère américaine, qui tend à recentrer ses interventions sur des enjeux jugés prioritaires.

Conclusion : Vers un tournant historique ?

La perspective de mettre fin à la MINURSO, motivée par des facteurs économiques et politiques – la politique budgétaire de Trump et la reconnaissance américaine du Sahara marocain – symbolise une évolution majeure dans la gestion du conflit du Sahara occidental. D’un côté, cela pourrait permettre au Maroc de consolider sa position, accélérant des projets de développement et bénéficiant d’un soutien international croissant. De l’autre, le Polisario se verrait privé d’un espace de médiation international, avec le risque d’une déstabilisation accrue de la région.

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