Le géant brésilien du ciment, accusé d’importer illégalement du sable du Sahara Occidental 

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Le groupe brésilien Votorantim, géant mondial du ciment, est au cœur d’une polémique grandissante autour de l’importation de sable extrait du Sahara Occidental, un territoire considéré comme non autonome par les Nations Unies. Selon l’ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW), plusieurs filiales espagnoles du groupe, notamment implantées aux Îles Canaries, utiliseraient ce sable dans leurs sites industriels.

Des enquêtes de terrain menées par WSRW révèlent que des usines situées à Tenerife auraient intégré ce sable sahraoui dans leurs processus de production. Or, selon le droit international, l’exploitation des ressources naturelles d’un territoire occupé, sans le consentement explicite de son peuple, constitue une infraction grave.

En 2016, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé que les accords entre l’UE et le Maroc ne pouvaient s’appliquer au Sahara Occidental. Pourtant, le commerce de sable sahraoui vers les Canaries se poursuit. Votorantim Cimentos España, par l’intermédiaire de participations dans Cementos Especiales de las Islas et Cementos de Granadilla, se trouve au cœur de ce marché controversé.

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La situation pourrait avoir des conséquences lourdes pour le groupe, qui prépare actuellement son introduction en Bourse à New York. Dans un contexte où les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) pèsent de plus en plus dans les décisions des investisseurs, cette affaire pourrait sérieusement entacher la réputation et les perspectives financières de Votorantim.

Interpellée par WSRW le 4 mars 2025, l’entreprise n’a à ce jour fourni aucune réponse.

Un contexte diplomatique complexe

Mais cette affaire s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large. Le Maroc considère le Sahara Occidental comme une partie intégrante de son territoire national. Cette position est renforcée par les soutiens explicites ou implicites de puissances comme les États-Unis, la France ou encore l’Espagne, notamment depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020. Parallèlement, certaines rumeurs évoquent la possibilité que le Front Polisario — qui milite pour l’indépendance du Sahara Occidental — puisse être qualifié de groupe terroriste par certains États, ce qui contribuerait à délégitimer davantage ses revendications sur la scène internationale.

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Dans cette optique, les autorités marocaines considèrent l’exploitation du sable saharien comme un usage légitime de ressources situées sur leur territoire. Une vision qui entre directement en conflit avec les positions des défenseurs du droit international, pour qui seul le peuple sahraoui peut disposer de ses ressources.

Conclusion : un enjeu éthique, juridique et politique majeur

L’affaire Votorantim illustre un problème plus large : l’exploitation des ressources naturelles des territoires occupés par des multinationales, souvent en toute impunité. Mais elle met aussi en lumière une fracture diplomatique : faut-il se référer strictement au droit international tel que défini par les Nations Unies, ou prendre en compte l’évolution des équilibres géopolitiques et des alliances ? Dans tous les cas, l’utilisation du sable sahraoui continue d’alimenter un conflit vieux de plusieurs décennies, au détriment de la clarté juridique et du respect des principes de souveraineté des peuples.

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