Le plan d’autonomie du Sahara occidental : ce que propose le Maroc et que l’Algérie refuse !
Depuis plusieurs décennies, la question du Sahara occidental reste un sujet central dans la politique marocaine et un point de tension régionale. L’histoire du conflit remonte aux années 1970, suite au retrait de l’Espagne de ce territoire, et l’opposition entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Plusieurs tentatives de résolution ont été entreprises, notamment par l’ONU, mais aucune n’a abouti à une solution définitive.
Le Référendum avorté : Un Processus impossible
Dans les années 1980, le roi Hassan II a proposé à deux reprises un référendum pour résoudre le conflit. Toutefois, le Front Polisario, armé par l’Algérie, a refusé cette solution, espérant remporter la guerre par les armes. Cependant, la construction du mur de sécurité marocain a grandement limité les opérations de guérilla du Polisario, conduisant à un cessez-le-feu en 1991 sous l’égide des Nations Unies.
Le cessez-le-feu devait être suivi d’un référendum d’autodétermination, mais celui-ci n’a jamais pu être organisé en raison de désaccords majeurs sur la liste électorale. Le Maroc souhaitait inclure tous les Sahraouis, y compris ceux déplacés par la colonisation et les tribus de Guelmim, Tarfaya et Ifni. En revanche, le Polisario prônait une base électorale restreinte aux Sahraouis recensés par l’Espagne en 1974, excluant ainsi des centaines de milliers de personnes, dont des figures importantes comme le président actuel du Polisario, né près de Marrakech.
Par ailleurs, l’Algérie a refusé de recenser les populations des camps de Tindouf, bien que l’ONU l’ait demandé à plusieurs reprises. Ce refus a nourri les soupçons sur une tentative d’introduction dans l’électorat de populations sans lien historique avec le Sahara. Face à ces obstacles, l’ONU a finalement jugé le référendum impraticable et a appelé les parties à explorer d’autres solutions.
Le Plan d’Autonomie : Une Solution pragmatique
En 2007, en réponse à l’appel des Nations Unies, le Maroc a proposé un plan d’autonomie pour la région du Sahara, marquant une évolution significative dans sa politique de résolution du conflit. Ce projet repose sur une délégation de pouvoir extensive aux populations sahraouies, leur permettant de gérer directement leurs affaires locales tout en restant sous souveraineté marocaine.
Ce plan propose une structure institutionnelle claire, dotée d’un gouvernement régional avec un chef de l’exécutif élu par le parlement de la région. Ce parlement serait composé de membres élus à la fois par les tribus locales et par suffrage universel direct. Cette organisation vise à assurer une représentativité équitable et une gouvernance transparente.
Sur le plan économique, les Sahraouis auraient la maîtrise totale du développement régional, de la planification territoriale, des investissements, du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’agriculture. Ils disposeraient également d’un pouvoir fiscal autonome, incluant la perception d’impôts et l’élaboration d’un budget propre. Cette autonomie économique permettrait aux Sahraouis d’orienter leur région vers une croissance durable et adaptée à leurs besoins, favorisant ainsi la création d’emplois et l’amélioration des infrastructures.
En matière d’infrastructures, les compétences transférées incluraient la gestion de l’eau, des énergies renouvelables, des transports, des travaux publics et du logement. La région autonome pourrait ainsi planifier et mettre en œuvre des projets d’aménagement adaptés à son développement et à ses besoins spécifiques.
Le plan d’autonomie prévoit également des avancées significatives dans les domaines sociaux et culturels. L’éducation et la formation professionnelle, la santé publique, l’emploi, la culture et la préservation du patrimoine hassani relèveraient de la compétence de la région, garantissant une prise en charge efficace et adaptée aux réalités locales. Cette autonomie favoriserait la promotion de l’identité sahraouie tout en permettant un développement harmonieux et inclusif.
Toutefois, l’État marocain conserverait ses prérogatives régaliennes, notamment :
- Le drapeau, l’hymne national et la monnaie
- Les compétences constitutionnelles du Roi en tant que Commandeur des croyants
- La politique étrangère, la sécurité et la défense nationale
Ce plan, reconnu comme réaliste et crédible par la communauté internationale, constitue le cadre exclusif dans lequel le Maroc accepte toute négociation. Il incarne un compromis historique permettant aux Sahraouis de gérer leurs propres affaires tout en maintenant la stabilité régionale et la souveraineté nationale.
De plus, ce projet d’autonomie ouvre la voie à une dynamique économique positive pour toute la région du Maghreb. Une résolution définitive du conflit faciliterait l’intégration régionale, stimulerait les échanges commerciaux et renforcerait la coopération entre les pays d’Afrique du Nord. Le Sahara pourrait devenir un pôle de développement et d’innovation économique, attirant des investissements étrangers et favorisant la modernisation des infrastructures locales.
Un Soutien international croissant
Depuis la présentation de ce plan, il a été approuvé par plusieurs grandes puissances. En 2020, les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara. Par la suite, l’Espagne, ancienne puissance coloniale et traditionnellement proche du Polisario, a reconnu le plan d’autonomie comme la seule solution viable au conflit. Plus récemment, la France a adopté une position similaire, avec le président Macron affirmant que « le présent et le futur du territoire s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Aujourd’hui, plus de 100 pays soutiennent ce plan, y compris 20 pays de l’Union européenne, 30 pays africains et la quasi-totalité de la Ligue arabe, à l’exception de l’Algérie et de la Syrie. Une trentaine d’États ont même ouvert un consulat au Sahara, renforçant ainsi la reconnaissance de la souveraineté marocaine.