Les tensions diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie ont récemment franchi un nouveau seuil avec une série de cyberattaques mutuelles, mettant en lumière les vulnérabilités des infrastructures numériques des deux pays et soulevant des préoccupations quant à la sécurité des données personnelles et à la stabilité régionale.
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Contexte : une rivalité historique exacerbée
Depuis la rupture des relations diplomatiques en 2021, le Maroc et l’Algérie s’opposent sur plusieurs fronts, notamment le conflit du Sahara occidental et les alliances géopolitiques. Cette rivalité s’est désormais étendue au cyberespace, où des groupes de hackers des deux pays s’engagent dans une guerre numérique sans précédent.
L’attaque contre la CNSS marocaine
Le 8 avril 2025, le groupe de hackers algériens JabaRoot DZ a revendiqué une cyberattaque majeure contre la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Maroc. Cette intrusion a conduit à la publication de plus de 54 000 fichiers, exposant les données personnelles de près de deux millions de citoyens et les informations administratives d’environ 500 000 entreprises marocaines. Parmi les informations divulguées figuraient des bulletins de salaire détaillant noms, numéros de sécurité sociale, salaires et parfois numéros de cartes d’identité.
La riposte marocaine
En réponse, le groupe de hackers marocains Phantom Atlas a mené une cyberattaque contre des institutions algériennes, notamment le ministère du Travail et la Mutuelle générale des postes et télécommunications (MGPTT). Les hackers ont diffusé environ 13 Go de données confidentielles, incluant des informations personnelles et des documents stratégiques sensibles.
Nouvelles attaques contre des sites gouvernementaux marocains
Le samedi 12 avril 2025, plusieurs sites web gouvernementaux marocains ont été victimes de cyberattaques, entraînant des perturbations significatives. Le site du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement a subi une « perturbation temporaire », tandis que les sites du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, ainsi que celui de la Direction des impôts, ont connu des interruptions prolongées.
Conséquences et implications
- Atteinte à la vie privée : La divulgation de données sensibles expose les citoyens à des risques accrus d’usurpation d’identité, de phishing et de fraude bancaire.
- Perte de confiance : Ces incidents érodent la confiance des citoyens dans les services numériques publics et soulignent les failles des infrastructures numériques nationales.
- Tensions diplomatiques : Ces cyberattaques exacerbent les tensions existantes entre le Maroc et l’Algérie, rendant plus difficile toute tentative de réconciliation.
Vers une coopération en cybersécurité ?
Face à cette escalade, il est impératif pour les deux nations de renforcer leurs mesures de cybersécurité et de considérer des mécanismes de coopération pour prévenir de futures attaques. La mise en place de protocoles communs et la collaboration avec des organisations internationales pourraient contribuer à stabiliser la situation et à protéger les données sensibles des citoyens.