Missiles Stinger vs S-400 : Le Maroc et l’Algérie jouent-ils à la guerre… ou la préparent-ils vraiment ?

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La rivalité entre le Maroc et l’Algérie plonge ses racines dans des décennies de tensions, principalement alimentées par le conflit du Sahara occidental. L’Algérie soutient le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, tandis que le Maroc revendique sa souveraineté sur ce territoire. Cette opposition s’est traduite par une fermeture des frontières terrestres depuis 1994 et une compétition stratégique croissante. L’achat récent par le Maroc de 600 missiles sol-air FIM-92K Stinger Block I s’inscrit dans cette dynamique, visant à contrer l’avantage militaire algérien, alimenté par des acquisitions massives d’équipements russes, comme les systèmes anti-aériens S-400.

Course aux armements et modernisation asymétrique


Face à un budget militaire algérien quatre fois supérieur au sien, le Maroc mise sur une modernisation qualitative. Les Stinger, portables et efficaces contre les drones, complètent d’autres systèmes high-tech comme les drones turcs Bayraktar TB2. Cette stratégie répond à la menace des groupes armés au Sahel, mais aussi à la supériorité conventionnelle algérienne. En parallèle, l’Algérie renforce son arsenal avec des chasseurs Su-57 et des sous-marins russes, creusant l’écart quantitatif. Cette course aux armements, bien que dissuasive, risque d’accroître les tensions, chaque acquisition étant perçue comme une provocation par l’autre camp.

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Implications régionales et jeux d’alliances globales


Le Maroc consolide son partenariat avec les États-Unis, illustré par l’exercice African Lion 2025, tandis que l’Algérie se rapproche de la Russie et de la Chine. Cette bipolarisation reflète une rivalité dépassant le cadre régional : Washington voit en Rabat un allié clé pour contrer l’influence russe en Afrique, tandis que Moscou utilise Alger comme relais méditerranéen. La militarisation croissante transforme le Maghreb en théâtre d’affrontements indirects, avec des risques d’escalade via des proxies au Sahel ou des incidents frontaliers.

Enjeux économiques et défis internes


Les dépenses militaires marocaines (5,4 milliards de dollars en 2023) et algériennes (23 milliards) soulèvent des questions sur l’arbitrage entre sécurité et développement. Au Maroc, malgré des investissements dans les infrastructures, le chômage des jeunes et les inégalités régionales persistent. En Algérie, la dépendance aux hydrocarbures limite la marge de manœuvre économique. Une militarisation accrue pourrait exacerber les tensions sociales, surtout si les populations perçoivent ces choix comme détournant des ressources vitales.

Scénarios futurs et voies de désescalade


À court terme, le statu quo prévaut probablement, avec une course aux armements sans confrontation directe. Toutefois, les risques d’incidents accidentels (cyberattaques, affrontements frontaliers) ou de guerres par procuration au Sahel sont réels. Une désescalade nécessiterait un dialogue bilatéral, aujourd’hui inexistant, et une médiation internationale. L’Union africaine ou l’ONU pourraient jouer un rôle, mais leur influence reste limitée face aux intérêts des grandes puissances.

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Conclusion : Un équilibre précaire


L’acquisition des Stinger par le Maroc renforce sa dissuasion mais illustre aussi les limites d’une sécurité fondée sur la militarisation. Dans un Maghreb de plus en plus polarisé, la stépendence à long terme exige un équilibre entre modernisation militaire, développement socio-économique et diplomatie proactive. Sans cela, la région risque de sombrer dans une instabilité chronique, avec des répercussions bien au-delà de ses frontières.

 

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