Projet de partition du Sahara occidental : une proposition qui divise
Introduction
Le projet de partition du Sahara occidental, évoqué par Staffan de Mistura, envoyé spécial des Nations unies, a déclenché une vague de critiques des deux parties prenantes au conflit. Ce territoire, dernière colonie en attente de décolonisation en Afrique, est au centre d’une opposition féroce entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.
1. Une proposition controversée
L’idée de partition a été réintroduite lors d’une session à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, le 16 octobre. Ce concept, déjà mentionné en 2002, envisage la création d’un État indépendant dans le sud et l’intégration du reste du territoire au Maroc. Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, a cependant précisé qu’il ne s’agissait pas d’une proposition officielle, mais d’une réflexion exploratoire.
2. La position marocaine : une opposition ferme
Le Maroc a rejeté catégoriquement cette éventualité. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a qualifié la partition de « fausse nouveauté », réaffirmant que le Sahara fait partie intégrante du royaume. Il a souligné que la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’est pas négociable, une position soutenue par plusieurs pays.
3. La revendication sahraouie : l’autodétermination
Le Front Polisario, de son côté, a également rejeté le projet, insistant sur la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Ce référendum, prévu lors du cessez-le-feu de 1991, n’a jamais vu le jour, laissant la question du statut du Sahara occidental dans l’impasse.
4. Les soutiens internationaux
Ces dernières années, plusieurs États, dont les États-Unis et Israël, ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. La France, par la voix d’Emmanuel Macron, a également rejoint cette position en juillet 2024, suscitant des tensions diplomatiques avec l’Algérie.
5. Une solution toujours hors de portée
Malgré les efforts de l’ONU, le secrétaire général Antonio Guterres a décrit des progrès « difficiles » et souligné l’urgence de résoudre ce conflit. La Minurso, mission de l’ONU, a été prolongée jusqu’à fin octobre 2025, mais le statu quo persiste, rendant incertain l’avenir de ce territoire.
Conclusion
Le projet de partition du Sahara occidental reflète la complexité d’un conflit enraciné dans l’histoire coloniale et géopolitique de la région. Entre souveraineté marocaine et autodétermination sahraouie, le chemin vers une solution politique mutuellement acceptable reste semé d’embûches, menaçant la stabilité régionale.