Sahara occidental : : vers la désignation du Front Polisario comme groupe terroriste

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Le 11 avril 2025, le représentant républicain Joe Wilson a annoncé son intention de déposer une proposition de loi visant à classer le Front Polisario comme organisation terroriste. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de soutien des États-Unis à la position marocaine sur le Sahara Occidental.​


Initiative de Joe Wilson contre le Front Polisario

Lors d’une rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à Washington, Joe Wilson a exprimé son accord avec le secrétaire d’État Marco Rubio, affirmant que « l’autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution viable pour le Sahara ». Il a également accusé le Front Polisario de soutenir l’Iran, qui chercherait à établir une présence en Afrique via ce mouvement.​

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Coopération maroco-israélienne et lobbying aux États-Unis

Depuis la normalisation de leurs relations en décembre 2020, le Maroc et Israël ont renforcé leur coopération dans les domaines militaire, économique et diplomatique. Le Maroc a notamment participé à des événements organisés par des groupes pro-israéliens aux États-Unis, tels que l’AIPAC, dans le but de consolider le soutien américain à sa souveraineté sur le Sahara Occidental.​

Cette alliance stratégique a permis au Maroc de bénéficier de transferts de technologies militaires israéliennes, notamment dans le domaine des drones, renforçant ainsi ses capacités face au Front Polisario.​


Réactions et implications régionales

L’initiative de Joe Wilson et le rapprochement maroco-israélien suscitent des tensions, notamment avec l’Algérie, principal soutien du Front Polisario. L’Algérie perçoit ces développements comme une menace pour ses intérêts régionaux, exacerbant ainsi les tensions dans la région du Maghreb.​

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Par ailleurs, la population marocaine exprime des sentiments mitigés face à la normalisation des relations avec Israël, en particulier en raison du conflit israélo-palestinien. Des manifestations ont eu lieu pour protester contre cette coopération, bien que le gouvernement marocain maintienne sa position officielle de soutien à la cause palestinienne.​


Une rupture avec la position historique américaine ?

Depuis la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara en 2020, Washington semble s’aligner de plus en plus sur les intérêts géopolitiques du royaume. La proposition de Joe Wilson, bien qu’initiée à titre individuel pour l’instant, s’inscrit dans cette logique d’approfondissement des relations maroco-américaines. Elle accuse le Front Polisario non seulement de violences armées, mais surtout de liens supposés avec l’Iran, le Hezbollah et certains réseaux terroristes sahéliens.​

Si cette proposition devient loi, elle entraînerait :​

  • le gel de tous les avoirs du Polisario aux États-Unis,​
  • l’interdiction de toute transaction avec ses représentants,​
  • des sanctions contre les acteurs qui leur apportent une aide logistique ou financière.​

Une victoire diplomatique pour le Maroc

Pour Rabat, cette initiative représente une reconnaissance de sa légitimité historique sur le Sahara occidental. Elle pourrait renforcer sa position sur la scène internationale et inciter d’autres pays à adopter une posture similaire.​

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L’implication du lobby pro-israélien est ici déterminante. Depuis la normalisation des relations avec Tel-Aviv en 2020, le Maroc s’appuie sur cette nouvelle alliance pour influencer la politique américaine, notamment via l’AIPAC et des think tanks liés à la droite américaine.​


L’Algérie dans une position défensive

Principal soutien politique, militaire et logistique du Front Polisario, l’Algérie se trouve de plus en plus sous pression.Ce tournant diplomatique l’isolerait davantage sur la scène internationale, notamment face à l’Europe et aux États-Unis.Alger pourrait réagir par un renforcement de son partenariat avec Moscou ou Pékin, et accélérer sa stratégie d’influence en Afrique subsaharienne.​

Mais cette dynamique comporte des risques : toute escalade ou soutien actif à un groupe qualifié de terroriste par Washington pourrait exposer l’Algérie à des sanctions indirectes ou à une méfiance accrue de la part des bailleurs de fonds internationaux. De plus, la désignation du Polisario comme organisation terroriste pourrait fragiliser davantage la position de l’Algérie sur la scène internationale, notamment en Afrique, où le Maroc tente de convaincre les pays de l’Union africaine d’expulser de ses rangs la République arabe sahraouie démocratique (RASD).​


Les Sahraouis, grands oubliés du jeu diplomatique

La désignation du Polisario comme groupe terroriste, si elle venait à être entérinée, aurait des conséquences dramatiques pour les civils sahraouis vivant dans les camps de Tindouf. Les ONG craignent une réduction de l’aide humanitaire, des restrictions dans les déplacements et une criminalisation croissante de toute forme de militantisme sahraoui, même pacifique.​

De plus, ce virage pourrait accentuer la radicalisation d’une partie de la jeunesse sahraouie, frustrée par des décennies d’errance diplomatique et par le blocage du processus référendaire. Dans ce contexte, le Sahara occidental pourrait devenir un nouveau foyer d’instabilité aux portes du Sahel.​


Une recomposition des équilibres au Maghreb ?

Ce projet de loi pourrait redessiner l’équilibre stratégique du Maghreb. Il consacre l’axe Rabat-Washington-Tel-Aviv comme un nouveau pôle d’influence face à l’axe Alger-Téhéran-Moscou. À terme, cela pourrait faire glisser l’Afrique du Nord dans une logique de confrontation par procuration, où chaque puissance externe soutiendrait un camp.

En outre, l’Union africaine et certains pays non-alignés pourraient être poussés à revoir leur position sur.

 

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