Tensions à Tindouf : affrontement armé entre le Polisario et la gendarmerie algérienne
Le mardi 4 février 2025, un affrontement armé a éclaté dans les camps de Tindouf, au sein du « camp de Boujdour », entre des éléments du Front Polisario et la gendarmerie algérienne. Cet incident témoigne des tensions croissantes dans cette région sous contrôle du Polisario, où l’influence des groupes armés et des trafiquants de drogue ne cesse d’augmenter.
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Un conflit déclenché par une affaire de trafic
Selon des sources sahraouies, la confrontation a débuté lorsqu’un groupe de trafiquants de drogue sahraouis, poursuivis par la « gendarmerie » du Polisario, a trouvé refuge auprès des forces algériennes. La situation s’est rapidement détériorée lorsque les Sahraouis ont exigé que les gendarmes algériens leur remettent ces individus. Face au refus des Algériens, un échange de tirs a éclaté, provoquant plusieurs blessés de part et d’autre.
Ce type d’affrontement, bien que rare, met en lumière les tensions existantes entre le Polisario et les autorités algériennes, ces dernières étant accusées de fermer les yeux sur certaines activités criminelles dans la région.
Une lutte d’influence pour le contrôle des trafics
Les camps de Tindouf sont depuis plusieurs années un foyer d’instabilité où prolifèrent diverses activités illégales, notamment le trafic de drogue et la contrebande. Certains hauts cadres du Polisario seraient impliqués dans ces réseaux criminels, bénéficiant de complicités internes. L’Algérie, qui joue un rôle central dans le soutien au Polisario, semble aujourd’hui confrontée à des dissensions internes entre ses forces de sécurité et certains éléments sahraouis.
D’autres incidents similaires ont été signalés par le passé. En décembre 2024, un chef tribal sahraoui avait été enlevé par un gang armé après une dispute autour d’un chargement de drogue volé. En juillet 2024, un échange de tirs entre bandes criminelles dans le camp du 27 février avait fait un mort et plusieurs blessés, accentuant le climat d’insécurité dans les camps.
Un signal inquiétant pour Alger et le Polisario
Cet affrontement armé illustre les défis croissants auxquels l’Algérie est confrontée dans sa gestion du Polisario. Si Alger continue de soutenir le mouvement indépendantiste sahraoui sur la scène internationale, ces tensions internes pourraient fragiliser cette alliance et compliquer la gestion des camps de Tindouf.
Face à la montée de l’instabilité et des activités criminelles dans la région, la question de la sécurité dans les camps de réfugiés sahraouis devient un sujet de plus en plus préoccupant pour les autorités algériennes, qui doivent désormais jongler entre leur soutien au Polisario et la nécessité de préserver l’ordre sur leur territoire.